Toutes les pièces sont issues du moulage de gourdes cabossées de montagne. Les cuissons multiples poussent la matière vers ses limites de fusion. Cristal, poudre de lave, fer, verre, pierre, couvrent de plusieurs couches toutes les céramiques.
Chaque cuisson altère un peu plus le tirage. Ma main à tâtons expérimente l’effet d’une nouvelle épaiseur
de matière, avant de laisser le four faire le reste du travail.
Le deuxième geste, radical, c’est de faire disparaître le col de la pièce.
Le goulot, devenu une simple calle d’enfournement pour protéger le four des coulures d’émaux, perd son sens après cuisson. Je le disque. La pierre sort du monde des objets et devient autonome.
Le raccard, c’est l’archétype de la cabane protectrice, une petite pièce, que l’on retrouve, derrière les habitations en bois. Quand le feu dévaste, c’est le dernier abri, pour déposer ce qu’on a de plus précieux.